Sur notre passage, on pouvait apercevoir des contours anciens.
 

Des gestes passés avaient laissé dans leur futur une partie d’eux-mêmes. Le vent qu’ils avaient brassé nous effleurait encore régulièrement.
 

Nous passions notre temps à observer les croisements de ce qui s’éteignait et de ce qui jaillissait enfin. Nous nous exercions sans relâche à peser l’ancien et le nouveau dans une même balance. L’équilibre du présent était ainsi rythmé d’instabilités. Mais jamais pour très longtemps.
 

C’est alors que le futur nous parvint par bribes, grappes et grelots. Les souvenirs, quant à eux, ne s’éteignaient jamais tout à fait. On les apercevait régulièrement tourner autour de nous avec certains de leurs contours les plus lumineux.
 

Le temps qui passait prenait soin de garder avec lui tout ce qu’il savait, puis tout ce qu’il ne savait pas encore.